A la rencontre de Sébastien Dutacq (Moulin d’Auguste) – Passion(né)s #7

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C’est avec le château Gaillard en toile de fond, en surplomb des Andélys (27), que Sébastien Dutacq, dirigeant du Moulin d’Auguste, répond aux questions de Pierre Christen. Un cadre emblématique du territoire normand pour ce nouveau volet de la série d’interviews Passion(né)s.

« Nous sommes près d’un des plus beaux méandres de la Seine », savoure Sébastien Dutacq. Pour cette interview Passion(né)s, le dirigeant du Moulin d’Auguste a choisi un cadre somptueux. Château Gaillard, village du Petit-Andély…, le panorama illustre à merveille son attachement à la région normande et l’ancrage territorial de son entreprise. Situé à quelques encablures, le Moulin d’Auguste incarne les principes de circuit court et de mise en valeur de l’origine. Le dernier moulin de l’Eure transforme en effet 7000 tonnes de blés cultivés dans un rayon de 40 km à la ronde et livre 200 boulangeries à maximum 150 km de distance.

Dès sa sortie de l’école de meunerie en 1997, Sébastien Dutacq a œuvré au développement d’une filière normande. Le natif des Andélys a déjà pour mission d’animer la filière pain normand alors qu’il débute sa vie professionnelle au sein de Moulin d’Auguste. Une entreprise qu’il reprend en 2003. Miser sur une farine locale demande alors d’aller à l’encontre des idées reçues. « La proximité du port d’exportation de Rouen offrait d’autres opportunités, ce qui ne favorisait par la production de blés de qualité meunière en Normandie », relate-t-il. 

En 2007, pour sécuriser ses approvisionnements, le moulin s’est rapproché de la coopérative locale Sévépi. Celle-ci le fournit en grains de qualité. « Une collaboration qui n’a jamais cessé », précise-t-il. En 2018, un investissement modernise le moulin avec un pilotage automatisé. Les flux ont été repensés, les risques de contaminations croisées éliminées. De quoi conforter le lancement de la gamme de farines de tradition française L’Andélyse Label rouge et Saveurs de Normandie. 

En cohérence, le moulin veille à limiter son impact environnemental, avec pour socle une analyse du cycle de vie. Le process pèse pour moins de 5 % des émissions carbone. Pour améliorer sa performance énergétique, le site a fait partie des 15 moulins pilote d’un projet soutenu par l’Association nationale de la meunerie française. Les efforts se sont portés aussi sur la partie transport. Moulin d’Auguste utilise une flotte fonctionnant avec le carburant végétal B100, un ester de colza produit à Rouen. La taille des camions a été réduite. La stratégie RSE déployée autour de sa farine 100 % blé normand, l'Andélyse a été distinguée par un trophée 2024 décerné par l'Association régionale des entreprises agroalimentaires de Normandie (Area Normandie).