Avec Jardin à Croquer, N’Bread Process valorise les écarts de tri
La technologie développée par N’Bread Process permet de limiter le gaspillage alimentaire tout en préservant le goût et les qualités nutritionnelles. C’est le 18ème reportage de la série Un Temps d’Avance.
Créée en 2015 à Contres dans le Loir-et-Cher, incubée à partir de 2017 par le pôle Food Val de Loire, la société N’Bread Process s’est installée fin 2021 dans un nouvel atelier. « Le bâtiment est un ancien supermarché que nous avons adapté à la production agroalimentaire afin de ne pas créer de nouvelle artificialisation des sols », relate Olivier Paurd, président et fondateur de la société. La cohérence environnementale est au cœur de la stratégie de cette entreprise dédiée à la revalorisation des pertes et à limiter le gaspillage alimentaire. « Nous valorisons les produits qui sont jetés à travers un produit fini qui soit le plus universel possible », souligne le dirigeant.
Le procédé développé permet de revaloriser les écarts de tri des fruits et légumes et de les transformer en produits panifiés alvéolés de type génoise ou biscotte. « Les propriétés organoleptiques et nutritionnelles sont préservées, grâce à une cuisson à basse température », précise le dirigeant. Il ajoute : « La technologie est aujourd’hui mature. Elle tourne tous les jours en production et en tests R&D ».
Récompensée dès 2014 par le Concours national de la création d’entreprises agroalimentaires de l’Agropole d’Agen, N’Bread Process propose de transférer sa technologie et fabrique à façon pour d’autres marques, à l’instar des nouveaux crackers de la marque toulousaine Mioum, qui valorisent fraises et abricots du Sud, en combinaison avec des haricots blancs.
Depuis fin 2022, N’Bread Process commercialise sa propre marque Jardin à Croquer, soit six recettes salées et deux sucrées, dans 300 points de vente, via le réseau des magasins spécialisés vrac et bio. Les ingrédients proviennent d’écarts de tri sourcés dans un rayon de 50 km autour de l’usine.
Une fois que le modèle aura fait ses preuves sur Contres, l’objectif est de pouvoir le dupliquer sur d’autres bassins de production dans le Sud-Ouest ou en Bretagne. De nouvelles opportunités ont été trouvées à l’international, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis. Une nouvelle levée de fonds, de 150 000 euros, vient conforter l’avenir de l’entreprise. « D’ici deux à trois ans, l’entreprise devrait connaître son décollage industriel », conclut le dirigeant.