Un Temps d'Avance #16 : La charcuterie Leforgeais investit et préserve ses recettes artisanales

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Distinguée par deux Trophées 2024 de l’Agroalimentaire en Normandie, la charcuterie dirigée par Olivier Leforgeais a agrandi son atelier tout en restant fidèle à ses recettes originelles, notamment pour le jambonneau, son produit star. Un 16ème reportage de la série Un Temps d’Avance.

« Nous n’avons rien changé à la nature artisanale de nos recettes, on ne fait que les dupliquer à plus grande échelle », affirme Olivier Leforgeais. En 2022, la charcuterie basée à Saint Laurent de Cuves dans la Manche a consacré 1,3 M€ à une extension de 500 m². L’atelier offre désormais une capacité de production de 1600 t par an pour une surface de 1500 m². « De quoi porter une vision à dix ans », souligne le dirigeant. 

Plus de 1000 tonnes de jambons, jambonneaux, poitrines, pâtés, boudins noirs, boudins blancs et rôtis sont réalisés chaque année selon des méthodes de fabrication en batch et grâce à un savoir-faire manuel. Ce qui distingue la charcuterie ? « La cuisson au bouillon, selon les recettes de mes grands-parents, et un approvisionnement en frais avec des matières premières essentiellement régionales », indique-t-il. 

L’investissement conforte une démarche de responsabilité sociétale déjà bien structurée. La charcuterie a été distinguée l’an dernier par un Trophée 2024 de l’Agroalimentaire en Normandie, délivré par l’AREA Normandie, dans la catégorie Bonnes pratiques sociétales. Les méthodes de fabrication évitent la répétitivité et la pénibilité. Bien-être au travail et esprit d’équipe prévalent pour les 32 salariés. « Nous menons un travail de longue haleine en faveur de la cohésion. On est là pour faire quelque chose qui a du sens », commente Olivier Leforgeais. 

La maîtrise de la qualité va de pair avec celle du prix de revient. L’enjeu des coûts énergétiques est central, dans un atelier où l’on cuit, refroidit et climatise. La charcuterie a aussi obtenu un second Trophée dans la catégorie Energie Décarbonée. En 2022 et 2023, l’entreprise a installé cinq générateurs photovoltaïques qui apportent l’énergie équivalente au besoin supplémentaire. D’où son effacement. 20 % du coût énergétique est stabilisé à horizon 20 ans. La seconde étape ? Un projet d’auto-consommation collective d’électricité avec une quinzaine de partenaires locaux, notamment des entreprises agricoles.

Autant de projets qui offrent de belles perspectives pour la charcuterie. « Nous sommes sur une niche qui a de l’avenir. Et nous nous diversifions, comme avec le lancement de saucisses cuites avec des plantes aromatiques », déclare-t-il.